Le carnet de Patrick

Funérailles célestes

Monastère bouddhiste près de Lhassa

Monastère bouddhiste près de Lhassa

À quelque distance de Lhassa, perché à flanc de montagne, se trouve ce village tibétain où les moines bouddhistes pratiquent le rituel des funérailles célestes.

Comme le christianisme, le bouddhisme se divise en plusieurs sectes et chacune des sectes a une façon bien à elle de faire les choses. Jusqu’à maintenant, je croyais que tous les bouddhistes brûlaient leurs morts. Ce n’est pas le cas chez les bouddhistes tibétains. Ils font ce qu’on appelle des funérailles célestes. J’ai eu la chance d’y assister aujourd’hui.

Comme leur nom le laisse entendre, les funérailles célestes ont un certain rapport avec le ciel. Pour assister aux funérailles, il faut donc se rapprocher du ciel, en se rendant à un monastère perché sur le flanc d’une montagne. À partir du monastère, on continue à marcher jusqu’à atteindre un petit plateau, sur lequel se trouve un enclos carré d’environ 200 mètres de côté. Dans un coin de l’enclos se trouve une région recouverte de pierres, d’environ 10 par 15 mètres. C’est là où sont emmené les corps. Le reste de l’enclos est occupé par les moines, les participants et environ 200 vautours.

Les morts (on fait habituellement les funérailles de plus d’une personne à la fois), enveloppés de draps blancs, sont amenés à la porte de l’enclos par un petit tracteur, puis portés à dos d’homme jusqu’à la surface de pierre. Là, les moines débarrassent les corps de leurs linceuls et vêtements. Avec de grande machettes, il découpent grossièrement les corps, pendant que d’autres personnes (dont certains membres de la famille des défunts) empêchent les vautours d’approcher. Lorsque les moines ont fini leur travail, le signal est donné et c’est le festin: les vautours se jettent sur les corps, s’arrachent les morceaux, jusqu’à ce qu’il ne reste que les os.

Une fois les squelettes raisonnablement nettoyés, les moines chassent les oiseaux pour récupérer les os (les squelettes tiennent toujours d’un seul morceau). Les os sont broyés à coup de masse et mélangés avec du tsampa (une farine d’orge grillé). La pâte résultante est placée sur la surface de pierre et, une fois le travail terminé, on laisse à nouveau les vautours s’approcher.

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