Niché au nord-ouest de la Chine, le Xīnjiāng et le désert du Taklamakan évoquent les traces anciennes de la légendaire Route de la Soie. Cette terre aride a vu passer d’innombrables voyageurs, des caravanes chargées de richesses, serpentant aux contours du désert, reliant des cités-royaumes qui jadis rayonnaient de splendeur et de prospérité.
Aujourd’hui, le Xīnjiāng est le gardien des ruines silencieuses de ces cités autrefois florissantes. Cependant, la tradition perdure. Les villes d’aujourd’hui, oasis éparpillées à travers ces territoires immenses, bouillonnent toujours d’activité dans leurs marchés centenaires.
Parmi ces marchés, celui de Kashgar se distingue comme l’un des plus importants de la région. Chaque dimanche, la rue Aizirete s’anime, dévoilant une mosaïque d’arômes, de couleurs vibrantes et d’échanges animés. Un peu plus loin, sur les bords de la rivière Tuman, le marché aux animaux forme un tableau vivant de scènes mille fois répétées où bêtes et gardiens dansent un ballet immémorial.
À la bordure nord du désert du Taklamakan se dressent les ombres silencieuses de royaumes disparus. Leurs capitales, Subashi, Gaochang et Jiaohe, jadis fièrement établies le long d’un embranchement de la légendaire Route de la Soie, ont vu leur éclat éteint par les ravages des guerres et les humeurs changeantes des rivières.
Subashi, près de Kucha, fut jadis la capitale du royaume de Guici.
Fondée il y a plus de 2200 ans, Gaochang a été le témoin de nombreux destins qui se sont croisés et confrontés. Intégrée à l’empire Mongol au tournant du 13e siècle, les tumultes des guerres au début du siècle suivant lui ont porté le coup de grâce.
Jiaohe, jadis capitale du royaume du peuple jushi, se dressait sur un plateau surélevé à la confluence de deux rivières.
Les vestiges en pisé, érodés par les vents impitoyables du désert, éveillent mon imagination, me transportant dans un passé vibrant d’activité. Ils murmurent doucement les récits d’une époque révolue en ces lieux oubliées.
Au Xīnjiāng, j’ai croisé le chemin de nombreux habitants empreints de gentillesse et de sourires authentiques. Les enfants, en particulier, étaient intrigués par l’appareil photo, souvent impatients de prendre la pose avec une spontanéité débordante. Ces rencontres, riches en chaleur humaine, ont laissé dans mon cœur des souvenirs lumineux des habitants de cette région.
Les montagnes majestueuses du Xīnjiāng se dressent en gardiennes silencieuses, leurs sommets enneigés touchant les cieux, tandis qu’à leurs pieds les déserts se déploient dans une infinie quiétude. Les routes qui parcourent ces contrées vastes sont autant de fils d’Ariane qui me guident vers des horizons insoupçonnés.
Les villes du Xīnjiāng évoquent le métissage des traditions. L’effervescence des rues de Kashgar, le visage contemporain d’Urumqi, les havres verdoyants de l’oasis de Tourfan : chaque ville témoigne, à sa manière, du riche brassage qui a imprégné ces terres.
Mon périple à travers le Xīnjiāng touche à sa fin. Entre ses horizons sans fin, ses sommets imposants et ses cités empreintes d’histoire, j’ai entendu les pas des caravanes d’antan. Chaque recoin de cette terre me rappelle que le monde est une mosaïque de récits, chaque lieu étant un passage singulier dans l’épopée humaine.